Étymologie du verbe dîner
(Verbe) Du bas latin
disjejunare, « rompre le jeûne ».
(Nom) Substantivation du verbe. Au
XIIe siècle,
deigner, « premier repas de la journée » et en France métropolitaine au
XIXe siècle, « repas du soir ».Au
Moyen Âge, on dînait le matin (d’où le dicton « lever à six, dîner à neuf »), comme l'indique le texte suivant:
- Louis XII […], pour plaire à sa jeune épouse, fit des excès et changea sa manière de vivre. « Car, où il soulait dîner à huit heures, il convenait qu'il dînât à midi, et, où il soulait se coucher à six heures du soir, souvent se couchait à minuit. » — (Louis Pierre Anquetil, Histoire de France: depuis les Gaulois jusqu'à la mort de Louis XVI, continuée jusqu'au sacre de Charles X par Léonard Gallois, Paris : Jubin, Beaulé & Dondey-Dupré, 1829, vol.4, p.300)
Ce repas est passé à onze heures au
XVIe siècle, puis à
midi sous Louis XIV. Sous Louis XV, il passe en début d’
après midi, et à cinq heures de l’après midi sous Napoléon I
er, six heures de l’après midi sous Louis-Philippe, et sept heures du soir à la fin du
XIXe siècle. Nous en sommes aujourd’hui à vingt heures. Le dîner rejeta ainsi le
souper tard dans la nuit.
- La troupe voyageuse, […], arriva vers les quatre heures du soir à Neufs. On dîna en toute hâte… — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Aujourd’hui, à Paris et ailleurs, prendre le repas qui se prend de cinq heures à sept heures du soir. — (Littré, article dîner, 1872-1877)