Étymologie du verbe targuer
(Pronominal) De targe ; peut-être l’occitan targar, a-t-il déterminé cette altération. De plus, il a subi un rétrécissement pathologique, quand de verbe à conjugaison libre il est devenu un verbe uniquement réfléchi ; les anciens textes usent de l’actif targer ou targuer au sens de « couvrir, protéger ». Jusqu’à la fin du seizième siècle, se targer (se targuer) conserve la signification propre de « se couvrir d’une targe », et, figurément, de « se défendre, se protéger ». Mais, au dix-septième siècle, la signification se hausse d’un cran dans la voie de la métaphore, et se targuer n’a plus que l’acception de « se prévaloir, tirer avantage ».(Non pronominal) Terme utilisé dans au XXeme siècle pour définir un surnom parfois moqueur aux survivants de la Première Guerre Mondiale 1914-1918. Les prétendues victoires des officiers de la bourgeoisie étaient contestées par des soldats témoins des événements. Ainsi alors que les officiers se targuaient de leurs exploits (fictifs ou non), les soldats effectuaient une manœuvre inverse, utilisant un quolibet pour trahir le mensonge de l'officier auprès des autres soldats. Ils utilisaient le terme "targuer" en opposition à "se targuer" pour ajouter à l'aspect satirique, détournant le langage des officiers a leur propre jargon.